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Universités : attention danger !

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  • Le 02 décembre 2024
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Alors que les mesures envisagées dans le projet de loi de finances 2025 mettent en péril la poursuite des activités des universités, la Présidente de Nantes Université soutient l'action initiée par France Universités et s'associe au mouvement national porté par les universités.

Voici la communication diffusée le lundi 2 décembre 2024 :

"Parce que nos universités sont les vôtres, au service de toutes et tous, nous alertons sur la situation financière de nos établissements alors que le projet de loi de finance 2025 est en débat au Parlement. La Présidente de Nantes Université soutient l’action initiée par France Universités auprès du gouvernement et s’associe au mouvement national porté par les universités.

Nantes Université est fortement mobilisée pour accomplir pleinement ses missions de formation, de recherche et d’innovation. Pour ne prendre que quelques exemples, le taux d’insertion professionnel de nos étudiants diplômés de master est de 95%, supérieur à la moyenne nationale, et nos chercheurs mènent des travaux dont l’impact est incontestable, par exemple en découvrant de nouveaux mécanismes anticancéreux, en contribuant activement à la préservation des écosystèmes côtiers ou en menant des recherches essentielles pour le stockage de l’énergie.

Ces missions se réalisent déjà dans des conditions très difficiles puisque depuis 2017, à l’échelle du pays, le nombre d’étudiants a augmenté de près de 12% alors que le budget de l’enseignement supérieur a baissé d’environ 4% en euros constants, d’où une baisse d’environ 15% de la dépense par étudiants1. Les universités contribuent donc, depuis de nombreuses années, à l’effort national de réduction des dépenses publiques alors même qu’il a été démontré qu’un euro investi dans l’enseignement supérieur et la recherche en rapporte 4 au pays.

Mais aujourd'hui, nous devons dire que trop, c’est trop. Les mesures contenues dans le projet de loi de finances mettent en péril la poursuite de nos activités.

A ce jour, selon les chiffres de France Universités, une soixantaine d’universités devraient finir l’année 2024 en déficit. Le gouvernement a choisi de prendre diverses mesures devant être financées par les universités, sans aucune compensation de l’État. Pour Nantes Université, ces décisions ont représenté une charge supplémentaire de 5,8 millions d’euros depuis 2022. L’année 2025 s’annonce plus difficile encore. Si le Gouvernement confirmait son intention d’augmenter, sans compensation, le Compte d’Affectation Spéciale pension (CAS) – destiné au recouvrement et à la gestion financière du régime des retraites de l’État –, c’est un nouveau surcoût estimé à presque 4,3 millions d’euros qu’il va prélever sur le budget 2025 de Nantes Université, lequel sera alors en déficit.

Le gouvernement doit assumer l’impact financier de ses décisions. Le décideur doit être le payeur ! A défaut, nos établissements seront exsangues et certains seront même dans l’incapacité de payer les salaires de leurs personnels.
  • Parce que nous ne voulons pas baisser les capacités d’accueil sur Parcoursup et donc le nombre de places pour les futurs bacheliers ;
  • Parce que nous ne voulons pas réduire notre offre de formations ;
  • Parce que nous ne voulons pas fermer des sites universitaires délocalisés ;
  • Parce que nous ne voulons pas revoir à la baisse, voire stopper la rénovation du patrimoine immobilier ;
  • Parce que nous ne voulons pas réduire le niveau de service, par exemple le nombre de bibliothèques universitaires, etc.
Nantes Université refuse d’être condamnée à dégrader la qualité de ses formations et de sa recherche, au détriment de l’avenir de sa jeunesse. Nos universités sont un choix d’avenir. Leur rôle est central en matière de formation et de recherche, elles constituent un véritable investissement et contribuent à la production de nouveaux savoirs pour répondre aux enjeux actuels et futurs.
Nous appelons donc à un soutien large des élus du territoire pour soutenir leurs universités et pour défendre le service public de la connaissance."

1 Selon les travaux de Thomas Piketty et Lucas Chancel
Mis à jour le 05 décembre 2024.